Instant Ciné #11 Juste la fin du monde



Deux ans après Mommy, le réalisateur canadien Xavier Dolan revient avec son nouveau long métrage intitulé "Juste La Fin Du Monde" avec un casting quatre étoiles.

Après douze ans d’absence, un écrivain retourne dans son village natal pour annoncer à sa famille sa mort prochaine.  Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l’on se dit l’amour que l’on se porte à travers les éternelles querelles, et où l’on dit malgré nous les rancoeurs qui parlent au nom du doute et de la solitude



       

Après le succès de Mommy, Xavier Dolan débarque avec son nouveau film "Juste La Fin Du Monde" d'après la pièce de théâtre de Jean Luc Lagarce. Le réalisateur poursuit son exploration sur le thème de la famille déconstruite. Différent de Mommy de part le format de réalisation mais semblable par ce travail minutieux de l'image, Juste la fin du monde nous propose de nous immiscer dans cette famille dont chaque membre captive l'attention du spectateur par son intrigue et ses blessures. Dans ce huit clos bien orchestré, Xavier Dolan se focalise sur les émotions entre non dit, retenues et débordement. Au sein de cette famille, l'ambiance est étouffante, toxique mais on tente de comprendre chaque sentiment de ces personnages. La bande originale s'harmonise toujours aussi bien à ses films. Chaque chanson, composition classique illustre une ambiance ou un sentiment. Parfois, on retrouve des chansons surprenantes dans sa bande originale notamment la chanson d'O-Zone qui détend l'atmosphère et apporte un peu de nostalgie.

En ce qui concerne les acteurs, c'est le premier film de Xavier Dolan composé uniquement d'acteurs français. On retrouve une habituée Nathalie Baye (vu dans Laurence Anyways) dans le rôle de cette mère haut en couleurs cachant une certaine sensibilité. Puis, il y a Léa Seydoux touchante surtout dans la dernière partie du film et Marion Cotillard dans le rôle de Catherine une femme discrète tentant de faire sa place dans cette famille. Chez les acteurs, on retrouve Gaspard Ulliel sombre et intriguant avec jeu très juste. Dans le rôle d'Antoine, on retrouve un Vincent Cassel à la fois stressant par son comportement mais fragile par son besoin d'amour. Dans ce rôle, il est captivant surtout dans la dernière partie du film où sa violence verbale et physique se transforme comme une faille, une faiblesse. Le spectateur a presque mal pour lui. En soi, la qualité du film passe aussi par cette réalisation bien menée où on retrouve tout le cinéma de Dolan. Les silences, les regards caméra, ce travail sur l'image cherchant à capter une lumière particulière, une couleur. Il est vrai que le cinéma de Dolan divise mais il ne faut pas lui retirer son talent de metteur en scène, de réalisateur. On y voit tout son travail de perfectionniste. Juste la fin du monde n'est peut être pas aussi parfait que Mommy mais il n'en reste pas moins un film de qualité débordant d'émotions au sein de cette famille au bord du chaos.

En conclusion, Juste la fin du monde plaira ou divisera mais il reste une belle réalisation montrant encore une fois tout le talent de Xavier Dolan.

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