Instant ciné #7 Ex Machina la question de l'intelligence artificielle


Entre science fiction et drame, le réalisateur/ romancier Alex Garland signe son premier Ex Machina explorant de nouveau la thématique de l'intelligence artificielle. 

Synopsis 
Caleb, 24 ans, est programmateur de l’une des plus importantes entreprise d’informatique au monde. Lorsqu’il gagne un concours pour passer une semaine dans un lieu retiré en montagne appartenant à Nathan, le PDG solitaire de son entreprise, il découvre qu’il va en fait devoir participer à une étrange et fascinante expérience dans laquelle il devra interagir avec la première intelligence artificielle au monde qui prend la forme d’un superbe robot féminin.


Après avoir contribué au cinéma en travaillant avec Danny Boyle sur l'adaptation de son roman La Plage, Alex Garland débarque avec son premier film Ex Machina. La thématique sur l'intelligence artificielle est un sujet régulièrement exploré dans le cinéma de science fiction ou même dans le cinéma dramatique. On peut prendre comme exemple avec AI Intelligence artificielle ou Her de Spike Jonze. Dans le film Ex Machina, le réalisateur Alex Garland montre une intelligence artificielle humaniste comme Spike Jonze avec Her. Est ce que un robot peut avoir une conscience? Une sexualité active? 
La conception de l'intelligence artificielle passe par des métaphores bibliques notamment avec le robot Ava et les prénoms de chaque personnage. Le robot Ava est un prototype féminin développé. Elle est parfois appelée Eva, c'est à dire Eve première femme sur terre et première reproductrice de l'espèce humaine. Puis, il y a Nathan, il est vu comme le père créateur, une sorte de Frankenstein. Malgré quelques longueurs, ce premier film est bien porté par un excellent casting. Dans le rôle de Nathan, Oscar Isaac (A Most Violent Year, Drive et prochainement Star Wars) montre encore une fois qu'il est un caméléon du cinéma. Il est à la fois sympathique et antipathique. Son personnage se révèle parfois angoissant. Entre génie et menteur, il y a un réel mystère autour du personnage. L'acteur Oscar Isaac nous offre quelques scènes mythiques notamment lorsqu'il se met à danser sur du disco. En ce qui concerne Ava, l'actrice suédoise Alicia Vikander (Royal Affair) est épatante dans le rôle de ce robot féminin à l'intelligence artificielle. Le travail sur son corps est très surprenant. Puis, il y a le rôle de Caleb joué par Domnhall Gleeson (Anne Karenine, About Time). Le personnage de Caleb est à la cobaye et scientifique. Tout comme les deux autres personnages, il règne un mystère dont on ne nous explique pas toutes leurs histoires. L'approfondissement autour de ce personnage est plutôt artificielle. Il manque des explications sur les personnages de Caleb et Nathan. En ce qui concerne le travail technique, Ex Machina éblouit par une mise en scène esthétique avec un jeu de lumière. Les images sont épurées et sombres dégageant cette atmosphère pesante qui règne tout le long du film. Les images colorés de rouge permettent de révéler la véritable identité de certains personnages notamment celle d'Ava. Au fur et à mesure du film, le personnage d'Ava est complexe et intéressant. On commence à comprendre tout le développement de son intelligence et de sa nature. Les images sur fond rouge montre une Ava avec une conscience développée révélant un robot manipulateur dont le seul but est de découvrir la vie humaine. Ainsi, la fin du film fait poser plein de questions au spectateur notamment est-elle capable de reproduire. Oui, la question de la sexualité du robot est importante dans le film car elle peut avoir des rapports sexuels. La fin du film nous laisse un peu sur notre fin tout en nous questionnant sur la continuité narrative.

Le premier film d'Alex Garland est optimiste pour la suite de son travail cinématographique. Dans Ex Machine, le réalisateur explore une autre facette de l'intelligence artificielle en maintenant l'idée de conscience et d'humanité. La question de la sexualité est omniprésente dans le film. Malgré des longueurs et une fin un peu brouillon, les images sont travaillés possédant une qualité esthétique. De plus, le trio d'acteurs portent magnifiquement bien le film en laissant planer le doute sur la storyline de leurs personnages. Malgré une distribution pauvre et une promotion inexistante, Ex Machina est un bon film de science fiction tournant en drame humaniste. 

(Cadeau cette scène d'anthologie)

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